Le piège de l'innocence

Auteure: Kelley York

Titre original: Modern Monsters

Éditeur: Pocket Jeunesse

Résumé
Il voulait l’aider, il se retrouve accusé.

Vic Howard a toujours été transparent, ignoré de tous, même de sa propre mère. Un soir, alors qu’il s’ennuie à une fête, il remarque que Callie, une fille de son lycée, a beaucoup trop bu. Il décide de lui venir en aide.

Au matin, la police sonne chez Vic : Callie a été violée, il est le principal suspect. Du jour au lendemain, il est le centre de l’attention, tous le considèrent coupable. Sauf Autumn, la meilleure amie de la victime, qui compte bien s’allier à Vic pour découvrir une vérité que tout le monde préfère taire.

Mon avis

Dès que Pocket Jeunesse a annoncé la publication d’un autre livre de Kelley York, j’ai été très heureuse. Sous la même étoile, son premier roman paru en français, avait presque été un coup de cœur pour moi, j’avais donc vraiment envie de découvrir une autre de ses histoires. En fin de compte, j’en suis ressorti un peu mitigé. 

Le gros point positif de Sous la même étoile avait été les personnages très attachants et la relation qu’on ressentait très uni entre eux. Malheureusement, les personnages ne sont pas aussi géniaux dans Le piège de l’innocence. Aucun n’a vraiment ressorti du lot et je n’ai pas ressenti de lien super fort entre eux. Le seul pour qui j’ai vraiment eu un intérêt et un attachement est celui de Vic. Pour certains, il paraîtra surement plat, mais de mon côté je me suis beaucoup retrouvé en lui. Comme lui lorsque j’allais à l’école je n’avais qu’une seule amie. Comme lui, j’étais très timide et je n’avais aucune confiance en moi. Tout le monde n’avait d’yeux que pour cette amie et moi je n’avais pas d’importance. On m’invitait à des soirées pour que j’emmène ma copine, on me parlait seulement pour que je dise du bien de ces personnes en retour sinon on m’ignorait complètement. Il est très difficile de se sentir comme un accessoire de mode et de penser que si nous disparaissions du jour au lendemain personne ne s’en rendrait compte alors que plus loin on se bat pour avoir un tout petit peu d’attention de votre ami. Au final, nous avons l’impression de ne pas avoir notre place dans le monde. Le fait d’avoir vécu une adolescence semblable à celle de Vic et de revivre à travers lui ce moment de ma vie m’a beaucoup atteint et je me suis donc senti connecté à son personnage. Rien que pour ça, j’aurais donné un quatre sur cinq, mais il faut prendre en compte tous les autres personnages ainsi que l’histoire. 

Le récit n’est pas uniquement centré sur la recherche du véritable violeur. C’est aussi une histoire d’amitié, de harcèlement et de premier amour. L’auteure y a aussi incéré la découverte de l’identité du père de Vic. Malheureusement, je n’ai pas trouvé que cette information était vraiment nécessaire à l’histoire. Oui, cela aide à comprendre certaines choses concernant l’attitude de sa mère envers lui, mais je n’ai pas trouvé le fait de partir à sa recherche très utile. J’ai même ressenti que l’auteure avait ajouté cette partie seulement pour rendre son histoire moins courte. J’ai d’ailleurs trouvé qu’il y avait certaines longueurs qui auraient très bien pu être enlevées. 

Par contre, j’ai adoré avoir la chance de vivre l’autre côté de la médaille, car pour une fois nous avons la vision des choses de l’accusé et non de la victime. Je n’imagine pas à quel point cela doit être difficile d’être accusé d’avoir commis un acte si affreux alors qu’on y est pour rien. Le plus triste dans cette histoire, c’est que Vic voulait seulement aider Callie et sa gentillesse s’est retournée contre lui. 

Concernant la mère de Vic sachez que j’ai eu beaucoup de difficulté avec son personnage. Même si plus tard on comprend un peu mieux pourquoi elle agit de la sorte avec son fils je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’une mère ne prenne pas la défense de son propre enfant dans une situation si grave et qu’elle ose immédiatement croire qu’il est fautif. Elle a eu un passé difficile, mais rien ne justifie qu’elle n’est pas laissée son garçon se défendre et lui expliqué sa version de l’histoire. Heureusement, elle a commencé à se reprendre vers la fin. 

Pour moi, l’identité du violeur a été évidente dès le début. Je ne plaisante pas! En lisant les premières pages, je me suis tout de suite dit que ce serait lui. Sauf que malgré le fait que j’ai toujours su qui il était, j’ai trouvé la fin très éprouvante. 

La touche de romance m’a bien plu. Elle reste en subtilité sans étouffer la trame principale, mais elle avait sa place. Grâce à cette personne, Vic comprend qu’il est important et merveilleux à sa façon et il comprend qu’il n’a pas à rester caché dans l’ombre d’une autre personne.

L’épilogue m’a fait sourire. Ce n’est pas nécessairement la meilleure des fins, mais j’étais sincèrement contente pour Vic. 

En conclusion, Le piège de l’innocence est un bon roman, mais sans plus. Je m’attendais à une histoire bourrée d’émotions et malheureusement je n’ai rien ressenti de poignant comme cela aurait dû l’être. Toute fois, j’ai trouvé la plume de Kelley York tout aussi agréable à lire que la première fois. Autre point positif : nous avons droit à une fin moins ouverte que dans son autre roman!

Bref, même si Le piège de l’innocence n’a pas été une aussi bonne lecture que Sous la même étoile, j’ai aimé passer du temps en compagnie de Vic et j’ai bien hâte de découvrir les autres romans de l’auteure. 

Je remercie Interforum Editis Canada pour cet envoi!